Nous arrivons au Motocultor vers 13h30 sous une pluie monstrueuse. Le temps de passer les services de sécurité, je suis trempée jusqu’aux flyers pourtant initialement bien protégés, je suis en rage.
Ce n’est pas grave, petit stop au stand boisson pour régler cela, et tout va bien.
Le soleil fini par apparaître vers 15h, temps pour moi de me poster à l’entrée avec mon compère de Garmonbozia, pour qui je distribue les tracts annonçant les dates françaises de SHINING.
Horreur, malheur, je m’aperçois très vite que bon nombre des festivaliers pensent voir le SHINING Suédois sur scène le soir même ! Entre rigolades, discussions musicales plus ou moins sérieuses, je corrige le tir et profite de ces 4 heures pour délirer complètement avec pratiquement tous ceux que je croise. Je ratisse large pour remplir la tente de SHINING ce soir là, et n’y voyez rien de tendancieux, bien qu’il y ait une sombre histoire de soutien-gorge là-dessous… (Seuls les initiés comprendront)
Il est temps de se désaltérer et de manger un bout, car la signature fixée à 20h40 ne va plus tarder. Je m’installe une dizaine de minutes à l’avance au stand, où il y a déjà des présents ! Je leur distribue des petits bracelets offerts par mes soins pour le Motocultor en attendant leur arrivée. Et les voilà… Mais pas au bon endroit ! Ole, Tobias, Hakon et Jorgen au téléphone débarquent tranquillement au milieu du fest, devant leur stand, au lieu d’être derrière. Je me marre, leur fait gentiment signe de faire demi-tour pour aller derrière, ils s’éloignent en riant.
Assis bien en rang, Jorgen en tête, ils accueillent des fans de tout âge (spéciale dédicace au petit bonhomme venu avec son papa, si tu veux m’envoyer un petit mot n’hésite pas !) et sont contents. Il y a rétention au niveau de Jorgen il faut bien le dire, je vais donc profiter d’Ole et de Tobias qui m’ont bien manqué je l’avoue.
Mais déception, je ne vois pas Eirik. Il est retenu ailleurs et n’a pas pu venir. Quel dommage, lui dont la vibration est complètement hypnotique, je me dis qu’il va leur manquer quelque chose… J’angoisse un peu pour eux. C’est la fin, ils vont se préparer, et moi je vais profiter du fest.
Puis arrive l’heure. Les gars sont déjà sur scène en train d’installer leur matos avec Jorgen aux commandes. Moi je me ballade dans le public déjà présent et offre mes bracelets en discutant tranquillement. J’entends la voix de Chris sur scène qui balance ses consignes, ça me fait sourire.
Pour occuper son le poste d’Eirik, Knut Løchsen officiera ce soir sous l’œil quasi inquisiteur du boss, qui va jusqu’à installer les sets lists de tout le monde.
Jorgen inspecte même la solidité du devant de la scène, ce qui présage que le groupe ne risque pas de rester statique !
Puis enfin, la tente est remplie, tout s’assombrit, (musique de peur) et ça se bouscule dès leur arrivée dans le pit ! Ce n’est clairement pas le choix des morceaux qui va calmer les ardeurs.
Avec fureur, les premières notes d’ « I won’t forget » rugissent des guitares, de la basse, du saxo (oui oui, saxo…) et de la gorge de Munkeby, pas encore réveillée mais efficace. « The one inside » est une parfaite transition pour que le public commence un crowdsurfing qui ne s’arrêtera pas tant que les lumières ne seront pas rallumées et la tente vidée. Puis le redoutable « Fisheye » commence, et là on ne tient plus personne, pas même les musiciens en totale fusion avec leurs instruments. Ce n’est pas Hakon qui dira le contraire ! Que c’est bon une scène qui bouge, que c’est bon la perfection et que ça sonne !
Mais ce n’est pas étonnant, papa Chris est aux manettes: pour mixer un truc pareil, il faut être dingue.
Dernier morceaux de One one one , ce sera « My dying drive ». Petite fraicheur de la soirée, ça marche bien mais c’est moins intéressant car plus classique dans la composition et la structure. La pression, si elle était seulement descendue, remonte toutefois d’un cran avec l’enchainement des 4 bombes d’International Blackjazz Society, « The Last Stand », « Thousand Eyes », « Last Day » et…. Le démentiel « Burn it all » ! Tobias, qui a largement contribué à la finesse de ce dernier album, fait voler ses baguettes sur une batterie au bord de l’implosion. C’est la folie, les strombos nous aveuglent, les instrus pètent de partout, les gens se jettent les uns sur les autres, un circle pit se forme, Ole esquisse des pas de danse… La tente va craquer pour sure… et pour couronner le tout Jorgen saute dans la publique guitare à la main pour le plus grand bonheur de tous. Le sourire largement carnassier affiché sur son visage nous fait comprendre qu’à cet instant il est heureux. Il comprend qu’on le suit, et prend conscience de la claque qu’il vient de mettre à tous en cette fin de soirée. C’est une débauche musicale de qualité.
Puis vient le moment où ils nous achèvent, avec the « Madness and the Damage done ». Ce morceau est pour moi l’emblème du Blackjazz, en tant que percutant défouloir nerveux doté de mélodies jazzies enivrantes. Personne ne s’y trompe c’est la fin, il faut tout donner, et le pari est bien rempli !
C’est sous une ovation que nos vikings quittent la scène en ayant fait de nouveaux adeptes à l’International Blackjazz Society. Ne les manquez pas fin septembre, le 22 à Lyon – le 23 à Strasbourg – le 26 à Paris.
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